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Vous le savez, nous sommes fans d’Egypte sur le Blog Sylvie de Soye. Un jeu, L’Egypte sorti  fin 2012, et des articles sur le blog tendent tous vers le même but : vous divertir, et surtout apprendre en s’amusant. Au Louvre jusqu’au 22 juillet, vous allez pouvoir vous rafraîchir au département des Antiquités égyptiennes en découvrant « L’art du contour – Le dessin dans l’Egypte ancienne », exposition portant sur ces artistes égyptiens pour qui le mot dessin était synonyme de peinture ou écriture.

 

Le talent des dessinateurs égyptiens est enfin digne d’une exposition. Aujourd’hui on parle d’eux comme d’artistes. Pourtant, ils ont été longtemps dans l’ombre intellectuelle. Une erreur, car derrière chaque édifice, sculpture, ou objet se cachait  à l’origine un dessin. Voir les « Fragments de papyrus avec esquisses préparatoires pour un sphinx ». Ces artistes anonymes sont donc les stars de cette expo-réflexion sur « l’Art du contour».

 

200 œuvres mises en perspective pour nous faire changer de vision, nous faire comprendre que l’art égyptien n’est pas celui que l’on croit. Papyrus, ostraca, peintures, stèles et bas-reliefs en pierre, mobilier de bois, objets en faïence, terre cuite et cuir sont réunis pour illustrer la créativité et l’inspiration des dessinateurs égyptiens.

 

Le beau, un point de vue très occidental

 

Le dessin en tant qu’art est pourtant visible quand on se rend en Egypte, et que l’on a la chance de visiter le Musée du Caire et les différents temples ou tombes dédiés aux pharaons. C’est une appréciation toute personnelle puisque sur place le vocabulaire utilisé par les guides n’est dédié qu’à l’archéologie, l’histoire ou l’architecture. Difficile donc pour nous occidentaux de mettre le mot « artistes » sur ces bâtisseurs.

 

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Peinture, dessin, écriture, pourquoi choisir ?

 

En effet, un seul verbe, « sesh », servait aux égyptiens à traduire leur art, entre peinture, dessin et écriture. Les formes et les figures avaient une place de choix auprès des égyptiens, remplies ou non d’aplats de couleurs. De même l’écriture hiéroglyphique est le symbole de cette articulation entre dessin et écriture égyptien. Les « scribes du contour » tels que les textes égyptiens nommaient les peintres dessinateurs sont mis à l’honneur au début de l’expo, étaient dépositaires de la mémoire écrite et sacrée. Les caractéristiques du dessin égyptiens, ses règles, ses variantes orienteront la poursuite de votre visite, pour finir sur l’univers et l’imaginaire des dessinateurs : les lieux, l’au-delà, la magie, les pharaons, les égyptiens, les étrangers, le paysage, les animaux. Par exemple l’imaginaire lié aux dieux, ces créatures hybrides qui protégeaient la vie ici bas et dans l’au-delà, notamment par la magie des dessins (textes et images) tracés sur le cercueil. Ces dessins protégeaient le défunt au même titre que les objets joints dans le tombeau les accompagnaient dans leur voyage dans l’au-delà.

 

L’exposition donne une place particulière aux dessins satiriques et érotiques, dont l’exemple le plus stupéfiant  est le papyrus pornographique de Turin, qui mêle parodies animalières et scènes érotiques très audacieuses. Oui l’artiste égyptien n’est pas ce que l’on croit.

 

Décidément, nous avons tout à apprendre de ces œuvres vieilles de plusieurs millénaires. L’art égyptien bidimensionnel nous entraîne dans la cinquième dimension, celle de la créativité, d’une certaine liberté. En tout cas, telle est notre vision occidentale.

 

 

 

Exposition découvrant « L’art du contour – Le dessin dans l’Egypte ancienne » au Louvre jusqu’au 22 Juillet 2013

 

Ensuite aux Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles du 13 septembre 2013 au 19 janvier 2014

 

Colloque samedi 8 juin 2013 de 10h à 18h « Le dessin dans l’Egypte ancienne : pratiques, fonctions et usages »

 

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Photos : Ostracon figuré : Tête de Ramsès VI coiffé de la couronne royale, N 498, département des Antiquités égyptiennes,  ©musée du Louvre ; Coupe en faIence bleue décorée de trois poissons et trois nénuphars, AMP 4562, Antikensammlung Ägyptisches Museum und Papyrussammlung, Berlin ©

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