L’Egypte recèle bien des trésors. Les Jeux Sylvie de Soye l’ont bien compris en créant pour cette rentrée un jeu de familles dédié à l’Egypte. Les familles qui vous seront présentées seront autant axées sur le patrimoine, le mode de vie que sur les énigmes égyptiennes. Les hommes qui ont contribué à enrichir notre culture font bien entendu partie de l’aventure, comme Jean-François Champollion. Mais qui est-il ? Quelques éléments de réponse sur notre blog

 



Le français Jean-François Champollion (1790-1832) né à Figeac dans le Lot a toujours été un bourreau de travail, et eu la révélation égyptienne autour de l’âge de neuf ans, en suivant la grande expédition de Bonaparte de 1798, accompagnée d’une centaine de savants.

 

Cet esprit précoce a toujours été passionné par les langues. Son frère Jacques-Joseph, conscient des dons de son petit frère supervise son éducation de près. Véritable génie, il a étudié à Grenoble le chinois, traduit la Genèse à partir d’un texte hébreu, apprend l’arabe, le syriaque, le chaldéen. A 18 ans, il est nommé professeur adjoint d’histoire de l’université de Grenoble. Il devient vite le disciple de Joseph Fourrier, responsable du fameux compte-rendu de l’expédition d’Egypte. Le mystère des hiéroglyphes n’est toujours pas percé. Champollion n’est pas le seul à être fasciné par ce mystère. Et le déchiffrement est beaucoup plus complexe qu’on ne le croit, étant plus une affaire de rivalités scientifiques, de nationalisme, et d’effets des guerres napoléoniennes.

 

De son côté, l’anglais Thomas Young (1773-1829) médecin, physicien, parlant une dizaine de langues, sorte de dernier esprit universel, pose les premiers jalons qui permettront à Champollion de parfaire la traduction de la pierre de Rosette. En effet, c’est grâce à son travail sur une copie de cette pierre gravée que Champollion arrive à déchiffrer les hiéroglyphes. Pierre qui avait attiré l’attention de nombreux universitaires, comme le professeur de Champollion, le français Sylvestre de Sacy (1758-1838). Young entreprit de déchiffrer la pierre rapportée par l’armée de Napoléon en 1799. Elle portait trois inscriptions équivalentes, l’une en hiéroglyphes, la deuxième en démotique (version tardive et simplifiée de l’écriture égyptienne), et la troisième en grec. Il faudra des années à Champollion pour mettre au point une méthode adéquate, permettant la lecture des signes égyptiens. Malheureusement il semblerait que les correspondances entre Champollion et Young aient été interrompues par les querelles politiques suite à la défaite de Waterloo (1815) de Bonaparte. Ce qui fera perdre des années à la recherche et à l’Egyptologie. Cependant, ses travaux vont refaire vivre une histoire égyptienne enfouie dans le temps, et nous permettre de mieux connaître cette civilisation toujours aussi fascinante.

 

Champollion, soumis à trop de pressions de toutes parts meurt prématurément en 1832 à l’âge de 41 ans, ayant un état de santé très précaire. Il avait été élu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 1831, et a obtenu une chaire d’Antiquité égyptienne au Collège de France.

La question à se poser aujourd’hui est : où sont les véritables esprits universels, ces esprits doués, capables de parler une dizaine de langues, et ouverts aux choses de l’esprit, et dont la curiosité est sans limite ?




 

Peinture : Jean-François Champollion par Léon Cogniet (1831)

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